Les chevaux et la gestion des intempéries : la pluie

Delphine Franckson
il y a 6 mois | 5 min de lecture

Aleas climatique - 2 : Les chevaux et la pluie

La pluie en été, souvent mal perçue, est pourtant généralement une bonne chose pour la végétation et le confort de nos chevaux...

Ces dernières années, pourtant, les bouleversements climatiques ont impacté la répartition annuelle et la fréquence des précipitations.   

Autrement dit, des épisodes de sécheresse de plus en plus longs sont suivis de périodes de pluviométrie très importante...

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Sols secs sur plusieurs centimètres et végétation rase et grillée ne sont pas en mesure de retenir de grandes quantités d’eau, et on assiste alors à des phénomènes d’inondations importantes, voire à des coulées de boue, etc.

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  Portance du sol
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Ces deux dernières semaines ont été relativement humides, pour une partie de l’Europe. Par chance, les précipitations ont été réparties de manière relativement homogène (malgré quelques orages intenses par endroits).

La terre peut alors se réhumidifier et la végétation profite de l’eau et des sucres emmagasinés grâce au soleil pour pousser.   

  Cette pluie estivale, bénéfique à la végétation, peut pourtant lui être dommageable quand on n’observe pas suffisamment ses prairies.

En effet, tout comme en automne et en saison de repos hivernal, un sol détrempé cesse d’être porteur. Selon sa nature, ce phénomène se produit plus ou moins rapidement, rendant la terre molle et glissante… Bref, c’est l’apparition de la boue !

Or, on y est bien souvent moins attentif en été.

D’une part, parce qu’on est heureux de pouvoir faire pâturer nos chevaux à cette saison où ils sont habituellement à l’herbe ; d’autre part, parce que la végétation haute et verte sert de « cache-misère ».

  Cependant, les dégâts causés par un pâturage en conditions humides, s’ils ont tendance à se refermer plus rapidement qu’en hiver, peuvent également être problématiques :

  Causant des trous dans le couvert (porte ouverte à de potentielles plantes indésirables)

  Et en dénaturant la structure du sol (ce qui participera à en provoquer le tassement).

  Une prairie dont le sol commence à montrer des signes de faiblesse (typiquement lorsque les sabots des chevaux s’y enfoncent de plus de 2 à 3 cm) devra être fermée pour éviter des dégradations trop importantes, même en été. Et les chevaux seront alors renourris au foin, jusqu'à ce que le sol soit à nouveau porteur.

Évidemment, cette notion est globale et donc théorique. En pratique, si vous disposez d’une surface importante, avec un faible chargement animal, les mesures pourront être plus souples que dans le cas inverse.

  Toutefois, une attention particulière sur l’état du sol et du couvert en période pluvieuse sera toujours nécessaire.

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  Coté cheval
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Les chevaux ne sont pas tous égaux face aux aléas climatiques... En lien avec leur patrimoine génétique mais aussi avec leur caractère et avec leur sensibilité individuelle.

  D’une manière générale, il faudra toujours prévoir un abri pour permettre aux plus sensibles de s’abriter.

  Les chevaux supporteront plus facilement des pluies courtes et intenses que des heures et des heures sous la bruine (un long temps passé avec le poil mouillé demandera une dépense énergétique supplémentaire pour garantir la thermorégulation).

  Attention à prévoir suffisamment d’abris pour le nombre de chevaux et d’éviter les disputes hiérarchiques.

A ce niveau, si les abris sont trop éloignés les uns des autres, il n’est pas rare que des individus fort grégaires préfèrent rester sous la pluie mais près des copains que protégés de l’eau mais loin d’eux.

  Surveillez donc le comportement et l’état de santé de chacun, notamment au niveau des voies respiratoires (toux), fièvre, etc. De même que l’état des pieds et des pâturons (pourriture de fourchette, gale de boue…).

  Certains chevaux craignent aussi la boue. Au-delà du risque de glissades, on peut parfois assister à une diminution importante des déplacements avec des chevaux qui choisiront de rester sous les abris plutôt que d’aller pâturer ou même boire.

  La stabilisation (permanente ou temporaire) des aires les plus passantes pourra être envisagée avec différents matériaux (dalles synthétiques en plastique ou en béton, enrochement, résidus végétaux non toxique…).

  On évitera cependant de recourir à des matériaux polluants tels que les déchets de chantiers, grattage de route etc. Et on s’efforcera de limiter ces modifications aux surfaces strictement nécessaires, dans un souci de sauvegarde environnementale.

  Enfin, méfiez-vous des flaques d’eau stagnante qui sont déconseillées comme source d’abreuvement. En effet, la consommation d’eau contaminée peut être la cause du développement de certaines maladies telles que la leptospirose.

  Ces « mares temporaires » étant bénéfiques pour la biodiversité, on évitera de faire pâturer des parcelles sous eau, le temps de leur évaporation spontanée et/ou de l’infiltration de l’eau dans le sol.

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  Côté infrastructures
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Des précipitations intenses peuvent également causer du tort aux installations, notamment en détendant les cordons de clôtures.

L’eau qui s’accumule dans les creux des toitures anciennes peut provoquer leur rupture ou une perte d’étanchéité.

Enfin, on ne laissera pas les réserves de foin « prendre l’eau » pour éviter des phénomènes de fermentations non souhaités ou le développement de moisissures.

Prenez-soin de vos chevaux et de vos prairies,

à bientôt
D&A 

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