Les chevaux et la gestion des intempéries : le vent

Delphine Franckson
il y a 6 mois | 6 min de lecture

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Aleas climatiques - 1 : Le vent et les chevaux.

Quand il vient nous soulager lors d’une chaude journée, le vent est plutôt un allié bienvenu.

Par contre, les épisodes tempétueux que nous connaissons actuellement dans une partie de la France et de la Belgique peuvent causer de nombreux dégâts, parfois graves, et il convient donc de mettre en place quelques mesures préventives…

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  Saison des grands vents
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    On entend parfois parler de « saison des grands vents ». En effet, selon les régions, certains mois sont plus propices au développement de tempêtes, en raison des mouvements de flux d’air de température et d’humidité contrastés.

Généralement, la saison des vents débute en automne et s’achève au début du printemps. Les mois de janvier et de février semblant les plus actifs à ce niveau.

  Pourtant, il n’est pas rare de rencontrer des séquences particulièrement venteuses pendant le reste de l’année, y compris en été.

  Dans un contexte de changements climatiques, les tendances ne sont pas claires. Cependant, la probabilité de voir localement augmenter la fréquence des épisodes extrêmes est élevée. Et les données historiques semblent dépassées...

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  Force du vent et rafales
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Quand on s’intéresse au vent et aux dégâts qu’il est capable de susciter, il faut faire la distinction entre la force moyenne et la vitesse maximale instantanée que les courants d’air sont capables d’atteindre.

En effet, une vitesse relativement modérée peut être accompagnée de pic d’intensité élevée beaucoup plus dangereux.

  Jusqu'à 40 km/h, le vent n’est généralement pas problématique ; c’est au-delà de 60 à 70 km/h qu’il faudra se méfier et redoubler de prudence.

  Notez que des vents considérés comme relativement faibles peuvent être inconfortables pour des chevaux fragiles, ayant du mal à thermoréguler, d’autant plus s’ils sont accompagnés de pluies.

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  Dangers directs et indirects
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Les dangers liés aux épisodes de tempêtes sont de deux types.

  Premièrement, les risques directs : arrachage de toitures ou de parties d’arbis, de râtelier, ou autres constructions, distension des fils de clôtures …

  Deuxièmement, chute de branches voire d’arbres entiers, vol de débris, qui peuvent être propulsés assez loin et à une vitesse parfois élevée (endommageant clôture, abris, blessures aux animaux, etc.).

  Nous gardons tous en tête les photos particulièrement choquantes d’un cheval admis en clinique après qu’une branche épaisse ait traversé le toit de son abris et lui ait perforé le corps !

  Lors des tempêtes, il vaut parfois mieux laisser les chevaux dehors et loin des arbres que de les enfermer dans des abris qui ne sont pas hyper sécurisés, surtout quand ils sont bordés d’une végétation haute susceptible de souffrir. Et surtout si, comme nous, vous conserver des arbres "morts" sur pied, pour leur impact positif sur la biodiversité.

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Un autre paramètre très important à prendre en compte sera la capacité du vent à accélérer la chute des fruits... 

  Si l’ingestion de quelques rares pommes (ou poires, prunes, cerises etc.) non mures ne constitue pas un réel problème, laisser le cheval avoir accès à plusieurs kilos de fruits ainsi tombés au sol peut s'avérer particulièrement dangereux.

  En effet, au-delà d’un apport de sucre important, potentiellement susceptible d’engendrer des problèmes digestifs et des fourbures, ces fruits "à jus" vont fermenter dans l’intestin et générer des émanations gazeuses responsables d’une distension de la partie postérieure du tube digestif capables de provoquer de coliques parfois graves qui pourront exiger une intervention chirurgicale.

   Les fruits "secs" sont eux riches en amidon, ce qui peut également entrainer divers désordres.

   De la même manière, on se méfiera de la chute (précoce) des samares d’érables toxiques.

  A cette saison, ces fruits sont déjà capables d’être emportés par le vent et de voler sur des distances conséquentes !

  Ils peuvent également être entraînés avec des branches qui seraient arrachées de l’arbre.

  Même si les mécanismes d’intoxication à partir de samares non-mures ne sont pas encore connus, les analyses récentes démontrent une présence de composés toxiques dans tous les stades de développement du fruit. Il faudra donc redoubler de prudence et potentiellement condamner la parcelle dès qu’on suspectera l’arrivée des premiers fruits.

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  Mesures de précaution
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  Dans la mesure du possible, les prévisions météorologiques sont suivies de manière quotidienne pour anticiper les épisodes extrêmes, notamment de tempête.

  Vérifiez les installations et l'état de la végétation pour anticiper les risques de chute de matériaux ...

  Dans la majorité des cas, il sera préférable de laisser les chevaux dehors, loin des arbres, éventuellement avec une couverture imperméable pour aider les sujets plus « fragiles ».

  D’une manière générale, les chevaux sont capables de se placer dos au vent, dans une attitude typique, de manière à moins ressentir son effet.

Évidemment, on surveillera toujours leur réaction.

  Certains équidés pourront avoir tendance à paniquer plus vite que d’autres, avec comme risques de se blesser lors d’une galopade ou de se prendre dans les clôtures … Dans ce type de situations délicates, les chevaux devront être hébergés dans des lieux sécurisés. Leur sérénité immédiate prime, quitte à les "habitués" ensuite aux phénomènes naturels, peu à peu. Il faudra s'assurer de la capacité des chevaux à s'alimenter correctement malgré les circonstances.

  Les prés-vergers ou les parcelles bordées d’érable(s)   devront être contrôlées avant d’y remettre les chevaux.

  Si le ramassage des fruits n’est pas possible, elles seront condamnées jusqu’à leur décomposition complète.

  L’implantation d’une haie coupe-vent pourra être une aide précieuse (il a été estimé qu’une haie bien conçue pouvait freiner le vent sur une zone s’étendant jusqu’à 20 fois la hauteur des arbres qui la composent !).

  Cependant, elle sera réfléchie et positionnée de manière à ne pas représenter un danger en cas de chute de fragments végétaux !

  Des haies sèches (solidement implantées) sont également des dispositifs intéressants qui permettent aux chevaux de se protégés spontanément.

  A la fin d’un épisode venteux, les installations seront contrôlées, en ce compris les clôtures et toitures, afin d’en vérifier la solidité, de dégager les éventuelles branches et autres résidus végétaux, etc.

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Prenez-soin de vos chevaux et de vos prairies,

à bientôt,

Delphine & Arnaud

Gestion des prairies pour chevaux
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